
Selon un rapport national de 2022[1], l’infertilité toucherait 1 personne sur 4 en France. Celle-ci se définit par l’incapacité d’obtenir une grossesse après 12 mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés.
La reproduction féminine est caractérisée par un déclin de la fertilité à partir de 30 ans[2], alors même que l’âge moyen des femmes à la première naissance augmente progressivement[3]. Cependant le désir de maternité plus tardif des femmes n’explique pas la hausse de l’infertilité à lui seul.
Les couples sont confrontés à une diminution régulière de leur fertilité, en lien avec les produits reprotoxiques, mais également par l’évolution des modes de vie dont l’action délétère de certains comportements (tabac, alcool, alimentation déséquilibrée…) est sous-estimée, ainsi que par la prévalence des troubles métaboliques, développement du surpoids, de l’obésité et du diabète[4]. Ainsi, au même titre qu’une alimentation adaptée est capable de prévenir les maladies cardiovasculaires et certains cancers, l’alimentation constitue un paramètre essentiel, mais largement négligé dans la prévention de l’infertilité[5].
Causes de l’infertilité féminine
Chez la femme, la fertilité signifie en termes de physiologie, avoir un équilibre hormonal permettant à la fois la croissance des follicules aboutissant à l’ovulation et le développement de l’endomètre de l’utérus afin que la nidation puisse avoir lieu en cas de fécondation.
Il est néanmoins possible d’avoir des cycles anovulatoires rendant donc impossible toute fécondation, de même qu’il est possible que l’équilibre hormonal ne soit pas optimal et ne permette pas la croissance d’un endomètre favorable à une nidation.
Voici les causes principales de l’infertilité féminine retrouvées dans la littérature :
Anomalie utérines | Malformation, fibrome |
Sténose tubulaire bilatérale | Réduction de la perméabilité des trompes de Fallope, bloquant le passage des spermatozoïdes vers l’ovule |
Endométriose | Toucherait 10% des femmes voire plus car elle demeure encore sous-diagnostiquée[6] |
Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) | Cause d’infertilité majeure chez les jeunes femmes avec près de 10% de femmes touchées |
Insuffisance ovarienne | Liée à l’âge ou prématurée |
Pathologie hypothalamo-hypophysaire | Altération de la production d’hormones pouvant entrainer une anovulation |
Maladies auto-immunes | Hypothyroïdie ou maladie cœliaque par exemple[8] |
Stress chronique | Pouvant altérer la production de neurohormones et/ou d’hormones sexuelles |
Surpoids, sous poids, carences nutritionnelles | Pouvant créer des troubles ovulatoires et un endomètre défavorable à la nidation |
Certains traitements et médicaments | Chimio, certains antibiotiques, anti reflux…[9] |
Certains facteurs environnementaux | Tabac, pesticides, métaux lourds, perturbateurs endocriniens. |
Enfin, l’infertilité dite « inexpliquée » est une réalité que beaucoup de femmes connaissent. Cela signifie que l’infertilité ne s’explique pas d’un point de vue anatomique et fonctionnel au niveau de l’appareil reproductif. L’« inexplication » a alors souvent une origine au niveau de l’axe hypothalamo-hypophysaire bien qu’il soit difficile de la diagnostiquer médicalement[10].
Les causes purement mécaniques (obstruction des conduits par exemple) ne pourront bien sûr être traitées que via la médecine. De même, un certain nombre de causes (insuffisance ovarienne liée à l’âge par exemple) trouvent leur origine dans des facteurs non-modifiables par l’hygiène de vie (âge, génétique).
Mais un certain nombre de facteurs d’infertilité liés à l’hygiène de vie sont tout à fait modifiables : activité physique, surpoids, nutrition, alcool, tabac, stress ; et peuvent être améliorées par une prise en charge nutritionnelle[11].
Hygiène de vie et alimentation : facteurs modifiables permettant d'améliorer la fertilité du couple
Nous distinguerons ici trois types de facteurs corrélés à l’alimentation et pouvant constituer des leviers afin d’optimiser les chances d’obtenir une grossesse, que ce soit naturellement ou avec des traitements d’assistance médicale à la procréation.
・Les facteurs environnementaux : perturbateurs endocriniens, pesticides, métaux lourds, bisphénol A[12] sont corrélés avec la hausse de l’infertilité. Bien qu’il ne soit pas possible d’éviter toute source de pollution environnementale, certains choix en matière d’alimentation peuvent permettre de diminuer l’ingestion de molécules affectant la fertilité : par exemple, privilégier la filière biologique, les aliments bruts, faire attention aux contenants (plastique par exemple).
・Le stress oxydatif et l’inflammation :
Le stress oxydatif est défini comme l’ensemble des agressions causées par des molécules sur les cellules de notre corps. Il est ainsi lié à un déséquilibre entre molécules antioxydantes disponibles et utilisables par l’organisme et quantité de radicaux libres. Or, des études montre que ce stress aurait une incidence directe sur la qualité des gamètes et donc sur la fertilité[13].
L’inflammation est un processus immunitaire, une réponse de l’organisme à une agression pour réparer les tissus endommagés. Elle peut cependant devenir chronique, souvent résultat du stress, de problèmes digestifs, d’une alimentation inadaptée… De plus en plus étudiée en gynécologie, il est montré que l’inflammation chronique conduit à des troubles de l’ovulation et des déséquilibres hormonaux ainsi qu’au développement d’endométriose[14].
Ainsi, adopter une alimentation équilibrée et riche en antioxydants tout en limitant les aliments vecteurs de stress oxydatif et d’inflammation (alcool, caféine, sucres, protéines en excès, alimentation inflammatoire…) peut permettre une amélioration des fonctions reproductrices.
・L’apports en nutriments et l’équilibre alimentaire :
Les micronutriments jouent un rôle crucial dans la fertilité féminine. Plusieurs études mettent en évidence l'importance de certaines vitamines et minéraux[15] en sus d’une alimentation équilibrée en macronutriments : calcium, fer*, zinc, magnésium*, iode*, sélénium*, vitamine D*, B6, B9*, B12* dont certains* font l’objet de carences fréquemment rencontrées[16].
En termes d’équilibre alimentaire, les études montrent que le régime méditerranéen est idéal de par sa capacité à réduire l'inflammation dans le corps et ont même prouvé que les personnes suivant ce régime avaient 40% de chances de plus de tomber enceinte[17].
Ce sont donc autant de pistes qui, dans le cadre d’une prise en charge nutritionnelle et micro-nutritionnelle, peuvent permettrent d'optimiser sa fertilité au naturel, que l'on soit ou non engagé dans un processus PMA.
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Références
[1] Rapport sur les causes d’infertilité ; Vers une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité (2022)
[2] Ibid.
[3] 28,8 ans en 2019 vs. 23,8 ans en 1975.
[4] Ibid.
[5] Donnadieu et al., 2009.
[6] De Ziegler et al., 2010.
[8] Khizroeva et al., 2019.
[9] Sharma et al., 2013.
[10] Sindicic L., Andine J-P., Manuel pour une fertilité émancipée, Quand gynécologie et naturopathie se complètent pour optimiser votre projet bébé, La Maison Hachette, 2022, pp. 12-13.
[11] Sharma et al., 2013.
[12] Li et al., 2011; Miao et al., 2014
[13] Agarwal et al., 2005.
[14] Weiss et al., 2009.
Elle est par ailleurs souvent associée à de l'adénomyose, au SOPK mais aussi à l'insuffisance ovarienne précoce, à la présence de kystes ou fibromes ou à la mauvaise qualité des ovocytes. Elle peut également altérer le développement de l’endomètre et compromettre l'implantation d'un embryon ou augmenter le risque de fausse couche.
[15] Voir le tableau détaillé en annexe 20.
[16] Skoracka et al., 2021.
[17] Vujkovic et al., 2010.
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