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Thyroïde : pourquoi le dosage de la TSH ne suffit pas ?

Photo du rédacteur: Laura de la RocheLaura de la Roche

Dernière mise à jour : 26 févr.


thyroïde qui souffre

Lorsqu’on suspecte un trouble thyroïdien ou lors d'un bilan de routine, la TSH (Thyroid-Stimulating Hormone) est systématiquement dosée. Pourtant, une TSH dans les normes n'exclut pas un trouble de la santé thyroïdienne. En effet, la TSH reflète uniquement la stimulation de la thyroïde, mais pas nécessairement la disponibilité et l’utilisation des hormones thyroïdiennes par les cellules.


Dans cet article, nous verrons pourquoi il est essentiel d’aller au-delà de la TSH et d’évaluer la différence entre la sécrétion et l’imprégnation en hormones thyroïdiennes pour une approche plus précise de la santé thyroïdienne.


TSH : Une donnée essentielle mais insuffisante


La TSH est une hormone produite par l’hypophyse pour réguler l’activité de la thyroïde. Lorsqu’elle est élevée, cela signifie généralement que la thyroïde est sous-active (hypothyroïdie), et lorsqu’elle est basse, cela peut indiquer une hyperthyroïdie.


Cependant, plusieurs limites existent :

La TSH varie selon les individus : Une "norme" ne signifie pas nécessairement un fonctionnement optimal pour tout le monde.

Elle ne reflète pas directement la bonne utilisation des hormones par les cellules : Une TSH normale ne garantit pas que les hormones thyroïdiennes circulent et sont bien utilisées par les cellules.

Elle peut être faussement rassurante : Une personne avec des symptômes d’hypothyroïdie peut avoir une TSH dans la norme mais un déficit en hormones actives.


Sécrétion vs. Imprégnation : Une différence clé


La sécrétion des hormones thyroïdiennes correspond à la production de T4 (thyroxine) et de T3 (triiodothyronine) par la thyroïde. La majorité de la T4 est convertie en T3, qui est la forme active réellement utilisée par les cellules.


L’imprégnation hormonale, en revanche, fait référence à la capacité des cellules à capter et utiliser la T3. Même si les hormones sont bien produites, elles doivent être activement transportées dans les cellules et correctement métabolisées pour être efficaces.

Si cette imprégnation est insuffisante, des symptômes de dérèglement thyroïdien peuvent persister malgré des analyses "normales".


Quels autres marqueurs analyser ?


Pour évaluer la fonction thyroïdienne de manière plus complète, il est recommandé de doser :


T4 libre (FT4) : La forme inactive de l’hormone, qui doit être convertie en T3 pour agir.

T3 libre (FT3) : L’hormone active, essentielle pour le métabolisme et l’énergie.

Ratio T3/T4 : Pour détecter une mauvaise conversion de la T4 en T3.

RT3 (Reverse T3) : Une forme inactive de la T3 qui peut être produite en excès en cas de stress ou d’inflammation.

Anticorps thyroïdiens (anti-TPO, anti-TG) : Pour dépister une thyroïdite auto-immune comme Hashimoto.

Dosage du zinc, sélénium, des vitamines A, D, E, B9, B12, ferritine : Ces nutriments sont indispensables à la production et au fonctionnement des hormones thyroïdiennes.


L'importance de la clinique


Au-delà des analyses, l'évaluation des signes cliniques est primordiale. Elle peut ainsi indiquer qu'au delà de la sécrétion, on peut être en état d'hypo ou d'hyperimprégnation en hormones thyroïdiennes. Les symptômes sont aussi variés que :


Fatigue chronique

Ostéopénie ou ostéoporose

Prise ou perte de poids inexpliquée

Troubles de l’humeur (dépression, anxiété)

Chute de cheveux, cheveux secs, cassants

Frilosité

Problèmes digestifs (constipation, reflux gastro-oesophagien, intolérances alimentaires...)

Crampes, douleurs musculaires

Hypofertilité

Insulinorésistance


Il est alors nécessaire de faire une analyse complète des facteurs suivants :


 facteurs alimentaires : insuffisance ou excès en iode, excès d'aliments goitrigènes, carences micro-nutritionnelles (sélénium, vitamines A,E, D..), dénutrition protéique..

facteurs environnementaux : exposition aux polluants, aux perturbateurs endocriniens, tabagisme, traitements médicamenteux...

facteurs psycho-sociaux-comportementaux : stress, choc émotionnel, grossesse, ménopause, traitement hormonal, hyperinsulinisme, adiposité...

facteurs microbiologiques : microbiote, infections persistantes, post-infectieux (post-COVID notamment)...


Le bilan global permettra de dresser des hypothèses quant au climat hormonal, qui pourront être objectivées par des dosages biologiques nutritionnels et fonctionnels. En découleront alors des axes de travail, tant au niveau de l'alimentation que de l'hygiène de vie, pour rétablir un fonctionnement thyroïdien optimal.


Impact de l'alimentation sur le fonctionnement de la thyroïde


L’alimentation joue un rôle clé dans le bon fonctionnement de la thyroïde. Certains nutriments sont indispensables pour soutenir la production et l’imprégnation des hormones thyroïdiennes. A l'inverse, en cas de carences, ils impacteront négativement la santé thyroïdienne.


Iode : Présent dans les algues, les fruits de mer, les œufs et les produits laitiers, il est essentiel à la production des hormones thyroïdiennes. Attention aux excès en cas de maladie auto-immune.

Sélénium : Il favorise la conversion de la T4 en T3 et protège la thyroïde du stress oxydatif. On le trouve dans les noix du Brésil, les poissons et les œufs.

Zinc : Nécessaire à la conversion de la T4 en T3 et au bon fonctionnement des récepteurs hormonaux. Sources : viandes, crustacés, graines de courge.

Fer (ferritine) : Indispensable à la production de T4 et à sa conversion en T3. Présent dans la viande rouge, les légumineuses et les légumes verts à feuilles.

Oméga-3 : Anti-inflammatoires, ils soutiennent l’équilibre hormonal et la sensibilité des cellules à la T3. À privilégier : poissons gras, huile de colza, graines de lin.

Vitamine D : Régule l’immunité et l’expression des récepteurs thyroïdiens.


À éviter en excès :


Les goitrogènes (crucifères crus en grande quantité : chou, brocoli, navet, soja non fermenté) qui peuvent perturber la fixation de l’iode sur la thyroïde.

Les sucres raffinés et les aliments ultra-transformés qui favorisent l’inflammation et le déséquilibre hormonal.

👉 Une alimentation équilibrée et anti-inflammatoire est un pilier clé pour une thyroïde en bonne santé !


En conclusion


La TSH seule ne suffit pas pour évaluer la santé thyroïdienne de façon optimale. Comprendre la différence entre sécrétion et imprégnation est essentiel pour identifier d’éventuels déséquilibres. Un bilan approfondi, couplé à une écoute des symptômes et une approche fonctionnelle, permet d’adapter au mieux la prise en charge et d’améliorer la qualité de vie des patients.


🔍 Si vous avez des doutes sur votre thyroïde, n'hésitez pas à me contacter pour faire un bilan nutritionnel complet en plus des examens médicaux standards.

 
 
 

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Laura de la Roche

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