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FOIE : Faut-il vraiment faire des cures détox ?

  • Photo du rédacteur: Laura de la Roche
    Laura de la Roche
  • il y a 4 jours
  • 5 min de lecture
Foie : faut-il vraiment faire des cures détox ?
Foie : faut-il vraiment faire des cures détox ?

Les fêtes de fin d'année et leurs excès alimentaires approchent à grand pas, et suivront début janvier, les “cures détox” : jus verts, tisanes, poudres “purifiantes”, programmes de trois jours…, souvent portées par des promesses séduisantes : “éliminer les toxines”, “nettoyer le foie”, “relancer le métabolisme”.

 

Pourtant, d’un point de vue physiologique, le foie n’a pas besoin d’être détoxifié : il détoxifie déjà, en continu.

 

En revanche, il peut avoir besoin d’être soutenu si ses voies métaboliques manquent de cofacteurs, si le microbiote perturbe l’élimination ou si certaines voies travaillent plus que d’autres (ce qui est fréquent en cas de troubles hormonaux, inflammation chronique, fatigue, stress…).


Cet article vise à expliquer pourquoi les cures marketing sont inutiles, et quels sont les véritables leviers pour optimiser les voies hépatiques — dans une approche fonctionnelle, réaliste et individualisée.

 

1. Pourquoi les “détox” ne reposent sur aucune base scientifique

 

Les cures détox reposent sur une idée simple mais erronée : que le corps s’encrasse et qu’il faut “le nettoyer”.

 

Or, le corps dispose déjà d’un système complet d’élimination qui tourne h24 :

  • le foie transforme les composés à éliminer ;

  • les reins éliminent les déchets hydrosolubles ;

  • le microbiote transforme une partie des molécules ;

  • le système lymphatique draine les tissus ;

  • la peau participe également à l’élimination.

 

Le problème n’est donc pas un “encrassement”, mais parfois une surcharge, un déficit en cofacteurs, une inflammation chronique, un microbiote perturbé, ou une hygiène de vie qui sollicite excessivement les voies hépatiques.

 

Une “cure détox” restrictive revient souvent entre autres, à diminuer les apports en protéines, déréguler la glycémie, augmenter le stress oxydatif… Et surtout, en diminuant les apports, elle ne fournit pas ce dont le foie a réellement besoin pour fonctionner.

 

 

2. Comment fonctionne vraiment la détoxification du foie

 

Le foie a deux grandes phases de transformation des composés : la Phase I et la Phase II. Elles doivent fonctionner en équilibre.

 

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© Source du schéma : Nutrixeal-info.fr


Phase I → Transformer


Elle active, modifie ou neutralise certaines molécules. Mais elle produit au passage des métabolites parfois plus réactifs (radicaux libres).

En terme de cofacteurs, elle nécessite notamment :

  • vitamines A, D, E de façon indirecte puis B2, B3, B6, C

  • fer, magnésium, zinc, oméga-3

  • antioxydants : coenzyme Q10, glutathion, caroténoïdes et lycopène


Ces nutriments soutiennent l'activité enzymatique et protègent les cellules contre les radicaux libres produits en Phase I.

 

Phase II → Conjuguer et éliminer

 

C’est la partie essentielle (et souvent limitante). Ici, le foie attache d’autres molécules aux composés transformés, afin de les rendre éliminables.


Voici les grandes voies de Phase II :

  • Méthylation

  • Glucuronidation (importante pour la détox des oestrogènes)

  • Sulfoconjugaison

  • Conjugaison au glutathion


Pour bien fonctionner, chacune dépend de micronutriments spécifiques.

 

Si la Phase I carbure mais que la Phase II est ralentie : la personne se sent “intoxiquée”, fatiguée, migraineuse, sensible aux odeurs, aux médicaments, aux sulfites, SPM accentué…

C’est ici que la nutrition fonctionnelle devient réellement utile.

 

3. Comment soutenir efficacement le foie (sans “détox”)

 

A. L’alimentation : la base indispensable

 

Le foie ne se “détoxifie” pas avec des jus, mais avec des nutriments. Voici les apports qui font vraiment la différence :

 

  • Protéines suffisantes : pour fournir cystéine, méthionine, glycine → clés du glutathion.

  • Légumes riches en composés soufrés : choux, brocolis, radis, roquette, ail → soutiennent la sulfoconjugaison et les voies antioxydantes.

  • Fibres : elles évitent la réabsorption intestinale de ce que le foie cherche à éliminer (cycle entéro-hépatique).

  • Choline : présente dans les oeufs et les fruits de mer afin d'assurer une bonne fonction de méthylation et permettre une bonne élimination biliaire.

  • Calcium-D-glucarate que l'on trouve dans les agrumes (pamplemousse, citron, orange) et les pommes : c'est un soutien spécifique de la glucuronidation, voie très importante dans la détoxication des oestrogènes, certains médicaments (la pilule !) et de nombreux métabolites.


Et bien sûr, avoir une alimentation saine et équilibrée reste l'un des meilleurs conseils pour assurer les fondamentaux au-delà du soutien spécifique possible.


 

4. Les compléments utiles (selon les besoins individuels)

 

Ici, on sort du “marketing détox” pour entrer dans ce qui est réellement utile — et individualisable.

 

Les incontournables selon les besoins :

  • Glutathion & NAC (N-acétyl-cystéine) : soutiennent la conjugaison au glutathion, clé de nombreuses voies.

  • Choline et bétaïne TMG : indispensables à la méthylation et au métabolisme hépatique des graisses

  • Magnésium : cofacteur transversal, souvent limitant.

  • Vitamines B (B2, B3, B6, B9, B12) : nécessaires aux réactions enzymatiques des phases I et II.

  • Zinc, sélénium : support antioxydant, synthèse enzymatique, glutathion peroxydase.

  • Phytothérapie ciblée : artichaut, romarin, pissenlit, fumeterre, chardon-marie... → fonctionnels, non “détox” au sens marketing.

 

Quel intérêt réel ? Ils optimisent les voies existantes, sans jamais prétendre “nettoyer” le foie. Mais attention à ne jamais se supplémenter à l'aveugle, faites appel à un professionnel de santé formé !

 

 

5. Le lien essentiel entre foie et équilibre hormonal

 

Beaucoup de femmes cherchent une “détox” pour gérer leurs symptômes hormonaux. C’est compréhensible, quand ces voies sont ralenties, on observe :

  • hyperœstrogénie relative

  • SPM accentué

  • symptômes prémenstruels

  • aggravation de l’inflammation (dont endométriose)

 

Or, que l’on parle d’hyperœstrogénie (absolue ou relative), de SPM ou d’endométriose, un même mécanisme revient : le métabolisme et l’élimination des œstrogènes reposent sur les voies hépatiques et le cycle entéro-hépatique.

 

Voici comment les voies hépatiques participent à ces situations.

 

Les œstrogènes doivent être correctement transformés (Phase I) puis conjugués (Phase II : glucuronidation ↔ sulfatation ↔ méthylation) pour être éliminés. Si ces étapes manquent de cofacteurs, ou si la Phase I dépasse la capacité de la Phase II, les métabolites restent plus longtemps en circulation et entretiennent une forme d’hyperœstrogénie fonctionnelle.


S’ajoute souvent un second facteur : la réabsorption des œstrogènes par le cycle entéro-hépatique, pouvant être amplifiée par une dysbiose et l’excès de l'enzyme bêta-glucuronidase. Cette enzyme “déconjugue” les œstrogènes, les renvoyant dans la circulation au lieu d’être éliminés et alimentant donc le « pool » circulant.


Les axes majeurs de soutien sont donc encore une fois :

  • optimiser les voies hépatiques (Phase I & Phase II),

  • soutenir la glucuronidation (aliments riches en calcium-D-glucarate, fibres, micronutriments),

  • corriger la dysbiose pour réduire la bêta-glucuronidase,

  • favoriser un transit régulier pour limiter la réabsorption (la constipation est ici l’ennemie publique numéro 1 !)


Ce travail permet de réduire la charge œstrogénique globale, ce qui bénéficie autant aux symptômes du SPM, aux manifestations d’hyperœstrogénie qu’à l’inflammation associée à l’endométriose.

 

 

Ce qu’il faut retenir

✔ Le foie n’a pas besoin d’être “détoxifié”, il a besoin d’être soutenu.

✔ Les cures marketing sont peu utiles voire délétères.

✔ L’approche fonctionnelle permet un soutien réel et individualisé des voies de détoxification.

✔ L’alimentation et la micronutrition adaptée sont les vrais leviers.

 


Laura de la Roche, Diététicienne - Nutritionniste à Aix-en-Provence


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