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SOPK : faut-il vraiment éviter certains aliments ?

  • Photo du rédacteur: Laura de la Roche
    Laura de la Roche
  • 24 nov.
  • 4 min de lecture
SOPK : faut-il vraiment éviter certains aliments ?
SOPK : faut-il vraiment éviter certains aliments ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche un grand nombre de femmes (8,7 à 17,8% des femmes en âge de procréer !) Et il s'agit d'une pathologie où l’alimentation joue un rôle majeur : mais face aux conseils « éviter ceci », « bannir cela », il faudra faire preuve de nuance. L’objectif de cet article : vérifier s’il est réellement nécessaire d’« éviter » certains aliments.

 

1. Comprendre les mécanismes du SOPK

 

Le SOPK est avant tout un déséquilibre hormonal et métabolique multifactoriel. Il résulte d’un ensemble d’altérations qui interagissent entre elles : au niveau hormonal, cellulaire, et métabolique.

Sans entrer dans des explications trop techniques, voici les facteurs qui entrent en jeu, sachant qu’il n’existe pas de profil de SOPK unique, au contraire 1 femme = 1 SOPK.

Si vous souhaitez passer directement aux solutions, rdv en partie 2.

 

Au niveau hormonal tout d'abord, le SOPK se caractérise par une dysrégulation de la pulsatilité de la GnRH au niveau hypothalamique. Cette anomalie modifie la sécrétion de LH et de FSH, avec souvent — mais pas toujours — une tendance à la prédominance de la LH.

Cette situation stimule les cellules de la thèque ovarienne, responsables d’une production accrue d’androgènes (testostérone, androstènedione), ce qui perturbe la maturation folliculaire et l’ovulation.

En parallèle, certaines femmes présentent une élévation de l’AMH (hormone anti-müllérienne), reflet d’un grand nombre de petits follicules bloqués au stade préantral et d’une activité ovarienne altérée.

 

Au niveau cellulaire et métabolique, on observe une dérégulation de la voie de l’AMP-kinase (AMPk), enzyme clé du métabolisme énergétique.

Cette voie, normalement activée en situation de déficit énergétique, favorise la captation du glucose, l’oxydation des acides gras et la sensibilité à l’insuline.

Dans le SOPK, cette régulation est inhibée, pouvant contribuer à :

 ・une résistance à l’insuline (non systématique, mais fréquente, elle représente environ 70% des profils de SOPK),

 ・un stockage facilité des graisses,

 ・un dysfonctionnement mitochondrial, responsable d’un stress oxydatif accru et d’une altération de la production énergétique.

 

Les facteurs d’entretien

 

Une fois ce terrain installé, plusieurs mécanismes s’autoentretiennent :


 ・la résistance à l’insuline induit un hyperinsulinisme compensatoire, qui stimule encore la production ovarienne d’androgènes ;

・la diminution de la sécrétion d’incrétines (notamment du GLP-1) inhibe encore davantage l’activation de l’AMPk et perpétue la résistance à l’insuline ;

・le microbiote intestinal, souvent moins diversifié, peut moduler le métabolisme des œstrogènes et participer à cette dérégulation métabolique ;

・dans certaines formes, s’ajoutent les signes d’un syndrome métabolique : anomalies lipidiques, perturbation de la glycémie, accumulation viscérale ;

・une hyperprolactinémie peut également être présente (environ 25% des cas) ;

・un stress accru provoquant une hypercortisolémie pourra également être retrouvée.

 

En somme, le SOPK repose sur une cascade de déséquilibres hormonaux et métaboliques.

L’objectif nutritionnel est donc de restaurer la flexibilité métabolique, soutenir la fonction mitochondriale et stabiliser le signal hormonal.

 


2. Faut-il vraiment éviter certains aliments ?

Vous l'aurez compris, le SOPK est complexe. Et face à cette complexité, de nombreux conseils circulent : “supprime le gluten”, “évite les glucides”, “arrête les produits laitiers”… Or, il n’existe aucun aliment à bannir universellement. Ce qui compte, c’est de réduire les déséquilibres métaboliques en soutenant les voies énergétiques et hormonales.


Parmi les leviers nutritionnels prioritaires :


  • Stabiliser la glycémie : associer glucides complexes, protéines et bons lipides à chaque repas pour éviter les pics d’insuline.


  • Apporter des nutriments mitochondriaux (magnésium, coenzyme Q10, oméga-3, zinc, vitamines du groupe B) pour soutenir la production d’énergie et limiter le stress oxydatif (jamais de supplémentation à l'aveugle, demander conseil à votre professionnel de santé formé à la micronutrition !).


  • Diversifier le microbiote : consommer fibres, légumes, fruits, légumineuses, aliments fermentés.


  • Limiter les produits ultra-transformés et les sucres raffinés, qui entretiennent les déséquilibres glycémiques et hormonaux.


  • Modérer sans exclure : la tolérance individuelle prime. Certains digèrent mal le gluten ou les produits laitiers, d’autres non — inutile de supprimer sans raison physiologique claire.


En résumé : l’alimentation du SOPK n’est pas une liste d’interdits mais une stratégie de régulation

hormonale et métabolique, centrée sur la qualité et la régularité des apports. C'est moins vendeur, mais plus efficace.



3. En pratique : construire une assiette adaptée au SOPK


Quelques repères simples :


  • Assiette équilibrée : ½ légumes, ¼ protéines (poisson, œufs, légumineuses, volaille), ¼ glucides complexes (quinoa, lentilles, patate douce…).

  • Ajout systématique d’un bon gras : huile d’olive, colza, avocat, oléagineux.

  • Rythme régulier des repas : éviter le grignotage constant pour stabiliser la sécrétion d’insuline.

  • Approche globale : sommeil, stress, mouvement et environnement hormonal comptent autant que le contenu de l’assiette.


Conclusion


Pour le SOPK, la bonne question n’est pas “quels aliments dois-je éviter ?”, mais plutôt “comment puis-je soutenir mes voies métaboliques et hormonales ?”. La réponse est comme souvent, revenir aux bases d'une alimentation équilibrée qui sera par nature anti-inflammatoire à laquelle on pourra ajouter des soutiens (alimentaires ou en complément) ciblés et personnalisés en fonction du profil de SOPK de chacune.


Laura de la Roche, Diététicienne - Micronutritionniste à Aix-en-Provence



 

 
 
 

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Laura de la Roche

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