Compléments alimentaires, micronutrition, phytothérapie : utiles oui, mais pas sans accompagnement personnalisé !

Laura de la Roche
23 juil.
3 min de lecture

Les compléments alimentaires connaissent un engouement croissant. Que ce soit pour soutenir la fertilité, corriger une insulinorésistance, soulager des troubles digestifs ou rééquilibrer un terrain hormonal, ils sont souvent perçus comme des solutions naturelles et sans risque. En réalité, leur efficacité dépend de la situation de chacun… et leur usage inadapté peut parfois aggraver les déséquilibres.

C’est là qu’intervient toute la pertinence d’un accompagnement individualisé par un professionnel formé en micro-nutrition et en phytothérapie.

Pourquoi envisager une supplémentation ?

Certaines situations de vie ou déséquilibres de terrain peuvent générer ou entretenir des carences en micronutriments, malgré une alimentation équilibrée. C’est le cas notamment :

・En cas de SOPK, d'endométriose, de troubles thyroïdiens ou de troubles hormonaux

・En situation de fatigue chronique ou de stress prolongé

・En présence de troubles digestifs (ballonnements, constipation, alternance diarrhée/constipation)

・En cas de projet de grossesse ou d’infertilité inexpliquée

・Lors de dysfonctionnements métaboliques (glycémie instable, insulinorésistance, stéatose hépatique, etc.)

Dans ces contextes, la micronutrition et la phytothérapie peuvent devenir de précieux alliés pour restaurer l’équilibre… à condition de bien cibler les priorités et d’éviter les erreurs courantes.

Compléments naturels, mais pas sans risques

Ce n’est pas parce qu’un complément est d’origine végétale ou vendu sans ordonnance qu’il convient à tout le monde. Voici des exemples de compléments très populaires sur les réseaux sociaux qui sont souvent mal utilisés.

⚠️ Gattilier et SOPK : à manier avec discernement

Souvent recommandé pour les troubles du cycle ou les SOPK, le gattilier peut être inadapté en cas de rapport LH/FSH inversé ou d’hyperandrogénie. Il peut alors aggraver les symptômes au lieu de les soulager. Sa prescription doit donc être précédée d’un bilan hormonal complet.

⚠️ Berbérine et insulinémie basse

La berbérine, très utile pour réduire une insulinorésistance, est contre-indiquée si l’insulinémie est déjà basse. Dans ce cas, elle risque de freiner davantage l’activité pancréatique. Un mauvais choix, pourtant courant en automédication.

⚠️ Glutamine et constipation chronique

La glutamine, souvent utilisée pour réparer une perméabilité intestinale, peut aggraver une constipation si le transit est déjà ralenti. Dans ce cas, elle ne fait qu'accentuer la sécheresse du côlon, au lieu de le soulager.

Un bilan global avant de supplémenter

Chaque organisme a ses propres fragilités : digestives, hormonales, métaboliques, inflammatoires… Avant de supplémenter, il est donc essentiel de :

・Comprendre le terrain : carences, inflammation, perméabilité intestinale, hypochlorhydrie, etc.

・Réaliser un bilan biologique personnalisé

・Intégrer les symptômes cliniques dans une logique de causes profondes (et non uniquement de symptômes)

En nutrition fonctionnelle, on ne traite pas une carence en fer ou en zinc de la même manière selon qu’elle résulte d’une malabsorption, d’une inflammation ou d’un saignement chronique. C’est cette logique systémique et individualisée qui permet une prise en charge efficace… et sécurisée.

Le rôle du diététicien-micronutritionniste spécialisé

Seul un accompagnement par un professionnel formé à la micronutrition et à la physiopathologie digestive et hormonale permet de :

・Déterminer les actifs pertinents, leur forme galénique, leur posologie, la durée de la cure et les additifs à éviter ;

・Intégrer la supplémentation à un travail alimentaire et global (digestion, foie, thyroïde, stress…) ;

・Réévaluer régulièrement les besoins en fonction de l’évolution clinique et biologique ;

En conclusion

Les compléments alimentaires (phytothérapie ou micronutrition) peuvent véritablement améliorer la santé hormonale, digestive ou métabolique lorsqu’ils sont bien choisis. Mais utilisés à l’aveugle, ils peuvent ralentir la progression, entretenir un déséquilibre… ou nuire.

➡️ Vous souffrez de troubles hormonaux, de troubles digestifs, de fatigue inexpliquée, ou vous préparez une grossesse ? Un bilan complet et une stratégie personnalisée sont les clés d’une supplémentation efficace.